Oui, l’arbitrage français se porte bien !

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Didier Mené a déclaré une nouvelle fois dans le Midi Olympique de ce lundi que l’arbitrage français est loin d’être aussi déplorable que ce que l’on croit. L’occasion pour nous de remettre les pendules à l’heure. — Photo Warren Little, Getty Images

Tous les amateurs sont d’accord sur les difficultés que rencontre l’arbitrage français. Sauf que ce n’est absolument pas le cas. Les chiffres le prouvent : dans le dernier panel de l’IRB pour le tournoi des Six Nations, trois des onze arbitres sont français. L’Hexagone est donc la nation la plus représentée, et ça ne date pas d’hier.

Chiffres mis à part : l’arbitrage français reste d’un excellent niveau. Cela ne l’empêche pas d’être la cible des critiques incessantes de quelques soi-disant experts. Que les Français sont difficiles… Les étrangers savent apprécier à sa juste valeur la qualité de nos référés. Les Britanniques se sont d’ailleurs délecté de la prestation de Jérôme Garcès sur Écosse – Angleterre il y a une semaine. « Remarquable » même, selon Lawrence Dallaglio.

Et cet excellence ne provient pas exclusivement de nos quatre arbitres internationaux. Le Top 14 regorge d’arbitres de très bon niveau (certains plus que d’autres, bien évidemment…). Laurent Cardona nous expliquait :

[…] La différence de niveau entre chacun (des arbitres) n’a jamais été aussi réduite. N’importe lequel d’entre nous peut diriger les meilleures rencontres de notre championnat contrairement aux autres championnats où quelques « cadors » se partagent les affiches pendant que les autres dirigent les matchs de seconde zone.

Des propos que Didier Mené confirmait en début de saison :

Le vrai paradoxe, c’est que les meilleurs arbitres sont au Nord. C’est une certitude. Au Sud, ils ont de vrais problèmes parce qu’ils se sont fourvoyés dans des styles d’arbitrage trop souples. Quand ils se retrouvent dans de vrais matchs, ils montrent leurs limites. […]

Pour moi, le Top 14 est la meilleure école d’arbitrage. […] D’ailleurs, les clubs sentent la différence pendant la Coupe d’Europe. Évidemment, entre les deux premiers de chaque nation, le niveau est égal. Mais entre le numéro cinq français et les numéros cinq gallois, anglais ou irlandais, il n’y a pas photo. Et entre les numéros dix, on peut parler d’un gouffre. Tout cela parce qu’on a réussi à construire un groupe d’une quinzaine de gars très homogènes.

Pour couronner le tout, Joël Jutge, qui est, rappelons-le, le grand patron des arbitres à l’IRB, déclarait en début de saison :

Ce qui est certain, c’est que les arbitres français n’ont rien à envier à ce qui se fait de mieux sur le plan international. Ils font partie des meilleurs, sont bien représentés et ont tout à fait leur place.

Il convient néanmoins de nuancer quelque peu ces propos et les remettre dans leur contexte.

Les arbitres sudistes ont connu un âge d’or durant les années 2000, où Paul Honiss, Jonathan Kaplan et Steve Walsh faisaient partie des officiels les plus en vogue (ils ont d’ailleurs tous les trois arbitré un match du dernier carré de la Coupe du Monde 2007) ; leur sortie du panel (seul Steve Walsh, arrivé extrêmement tôt à maturité, officie encore) a créé un vide béant peinant à trouver des successeurs charismatiques et inspirés. On citera l’exemple de Jaco Peyper qui a montré ses limites en matière de gestion de match lors du dernier France – Italie… Il vient pourtant de siffler ce week-end son 35ème match de Super Rugby et est promis à un bel avenir au panel.

L’arbitrage français a su anticiper le départ de ses élites (Joël Jutge et Joël Dumé notamment), en préparant très tôt leurs successeurs (qui étaient nombreux sur la liste au départ !) aux matchs de haut niveau. Ainsi, leur successeurs directs (Christophe Berdos) ou indirects (Romain Poite, Jérôme Garcès) ont eu très tôt de grandes responsabilités lors de désignations très importantes. Cela a payé. Aujourd’hui encore, Alexandre Ruiz bénéficie, malgré son inexpérience encore criante, de très bonnes désignations à la hauteur de son talent.

Les méthodes managériales de Didier Mené ont beaucoup fait parler, et il est évident que beaucoup de travail reste à produire, et beaucoup de progrès sont encore attendus au sein de l’arbitrage du championnat le plus prisé. On doit néanmoins se rendre compte qu’il a réalisé une performance arbitralement presque unique : il a créé une quinzième équipe au sein du Top 14. Pas la plus rutilante, pas la plus respectée, mais une équipe qui ramène des titres. Et, le plus important de tout : pas la moins collective.

6 Commentaires

  1. Un commentaire sur Romain Poite qui a arbitré Angleterre-Pays de Galles. Autant les arbitres néo-Z sont laxistes sur les mêlées, autant Poite me paraît trop sévère, avec des décisions trop hâtives. Faire rejouer la mêlée de temps en temps me paraît nécessaire pour faire de la pédagogie auprès des premières lignes.

  2. MrMamukator · · Réponse

    Alexandre Ruiz a arbitrer Géorgie Rusie c’est énorme! Bravo a lui!

  3. Ce qui me chagrine dans l’arbitrage « français », c’est pas qu’on a des arbitres nuls, (nos arbitres sont bons, comme vous le dites), c’est que chaque arbitre arbitre trop différemment les mêmes actions, et donc au final, je ne vois plus de cohérence entre les matchs.

  4. Le problème de cette équipe, c’est qu’ils font toujours des MEI… eh ouai ils ne sont que 13 😦

    Plus sérieusement, Honiss n’a jamais été bon, ou alors il faut rajouter Dickinson à votre liste ^^

    1. Honiss bon, non, c’est sûr, mais il a quand même été longtemps très bien désigné

      1. Ah oui je suis d’accord alors, tout comme Bryce Lawrence…

        J’ajouterais que le problème de cette équipe est qu’elle marque peu, seulement 9 essais ^^
        A noter que le meilleur marqueur est notre Patrick national avec 3 réalisations ! 😉

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