L’arbitrage vidéo — et même l’auto-arbitrage vidéo — a fait parler de lui lors de la dernière journée du Tournoi, avec le carton rouge reçu en deux temps par Stuart Hogg pour sa charge à retardement. — Photo Rugby365
Galles / Écosse nous offrait ce samedi après-midi une bien agréable introduction à ce que tout le monde attendait : Steve Walsh au Stade de France Ahem… France / Irlande, le dernier match du Tournoi et pas le moins important. Seulement, Stuart Hogg a eu en tout début de match l’idée de démolir l’ouvreur gallois Dan Biggar, en lui administrant une manchette solidement appuyée, en pleine tête, à retardement.
Jérôme Garcès, qui officiait sur son second match de cette édition du Tournoi, prend rapidement la décision d’exclure temporairement l’arrière écossais pour son geste à retardement délibéré. À chaud, et selon son angle de vision, la décision semble justifiée ; Hogg étant venu s’intercaler entre l’arbitre et Dan Biggar.
Seulement, l’ouvreur ayant été réellement heurté par le geste de Hogg, il reste sonné, au sol, et une fois la décision prise, un temps d’arrêt de jeu s’est installé ; moment mis à profit par le réalisateur pour remontrer le geste de Stuart Hogg sous tous les angles. Et la lumière fut.
Une fois les images examinées d’un point de vue… opposé (ce qui représente le rêve de la plupart des arbitres), Jérôme Garcès a pu constater que Stuart Hogg méritait un carton rouge. Il l’a donc rappelé sur le terrain, lui qui en était sorti pour purger ses dix minutes d’exclusion, et lui a signifié son exclusion définitive. Le geste et la décision définitive ne prêtent pas à question, ce genre de charge à retardement n’ayant rien à faire sur un terrain de rugby (même — et surtout — de la part de joueurs aussi talentueux).
Toutefois, sur le plan de la règle — et même de l’esprit de l’arbitrage — on peut s’interroger sur le bien-fondé d’un tel recours (pas vraiment volontaire) à la vidéo d’une part, et du changement de décision d’autre part. Voyons un peu.
En premier lieu, les lois du jeu stricto sensu ne permettent pas à Jérôme Garcès de modifier sa décision sans consultation d’un arbitre assistant.
6.A.5 Modification d’une décision par l’arbitre
L’arbitre peut revenir sur une décision si un arbitre assistant a levé le drapeau pour indiquer une touche ou un acte de Jeu déloyal.
Dans le cas qui nous intéresse, Jérôme Garcès ne semble (et il faut souligner l’importance de cette nuance) pas faire appel à d’autres membres de l’équipe arbitrale, qu’il s’agisse de ses assistants du jour ou bien de son TMO. Pour autant, étant donné qu’il est d’une part reconnu que l’arbitre vidéo peut signaler un fait de jeu déloyal au central pour examen ultérieur, et d’autre part que le central peut lui-même prendre sa décision sans recommandation de l’arbitre vidéo, il ne s’agit ici que d’un raccourci heureux, et dès lors valable au moins dans l’esprit.
Il a de plus permis de prendre la bonne décision face à cet acte de jeu déloyal : il convient dès lors de largement approuver la réaction de Jérôme Garcès.
Le seul problème est que le réalisateur de la télévision peut choisir d’afficher sur l’écran du stade ce qu’il veut, et faire pencher la balance. À domicile, les équipe auront un avantage supplémentaire non ?
Très bon article encore une fois, cependant j’ai vu une petite coquille, stuart hogg est arrière et non centre. « d’exclure temporairement le centre écossais »
Rien de bien grave donc.
Oups, merci bien, on corrige ça !