[Désignations] Des nouveaux dans le Super Rugby

Vous le savez, le Super Rugby se développe en cette année 2016. La compétition phare de provinces de l’hémisphère Sud, opposant initialement les meilleures équipes d’Afrique du Sud, d’Australie et de Nouvelle-Zélande, s’étend dorénavant jusqu’en Argentine et au Japon.

À nouvelle compétition… nouveaux arbitres. D’importants mouvements de panel ont été établis ; il y a notamment plusieurs entrées, pour les pays déjà représentés comme pour les nouveaux pays participants, et quelques sorties. Voyons un peu.

Commençons par parler des deux « vrais » nouveaux : un arbitre argentin et un arbitre japonais officieront en effet dès cette édition en Super Rugby. Côté argentin, c’est Federico Anselmi qui a été choisi pour représenter sa fédération ; un choix qui d’une part reste dans la logique de sa propre progression (juge de touche lors de la dernière Coupe du Monde, présent également lors de la dernière Currie Cup en Afrique du Sud), et d’autre part ne souffre d’aucune contestation — l’arbitrage argentin n’étant pas au mieux depuis la retraite de Pablo Deluca (l’épisode Francisco Pastrana ne restera en effet pas dans les annales). Cette nomination au panel du Super Rugby, qui était plutôt attendue, devrait lui offrir quelques opportunités internationales dans les années à venir.

Plus surprenant, et par conséquent plus enthousiasmant, le japonais Shuhei Kubo sera également présent en Super Rugby cette année. Il s’agit d’une première à ce niveau, ce qui constitue une belle avancée en matière d’ouverture de l’arbitrage de haut niveau à des pays jusqu’ici peu concernés (malgré une belle carrière à VII pour Taizo Hirabayashi par exemple). Espérons que l’expérience sera riche pour cet arbitre japonais, qui n’est néanmoins pas inconnu au haut niveau (il a par exemple participé à la Coupe du Monde U20 en juin dernier).

Les panels sud-africain, australien et néo-zélandais ont également été densifiés pour la compétition. On notera en effet les entrées côté sud-africain de Quinton Immelman et Rasta Rashivenge. Si le premier cité ne s’est pas encore fait un nom au niveau international, ce n’est pas le cas de Rashivenge qui est la star mondiale de l’arbitrage en rugby à VII (c’est d’ailleurs le favori pour arbitrer la finale des Jeux Olympiques en août), et avait délaissé l’arbitrage à XV un certain temps. La faiblesse actuelle du vivier sud-africain et le départ d’André Watson l’auront sans doute convaincu de revenir sur sa position, lui qui a notamment arbitré Toulouse / Grenoble en Top 14 lors de cette saison.

L’Australie tente un coup de poker avec la promotion de Nic Berry et William Houston. Berry (à ne pas confondre avec Stuart Berry) est un ancien joueur des Reds qui bénéficie de la reconversion rapide accordée par les instances de l’Hémisphère Sud. Leur niveau réel reste à définir, eux qui n’ont été que peu désignés sur les compétitions nationales australiennes. Ils viennent s’ajouter à Angus Gardner (nouveau chef de file australien), Andrew Lees et Rohan Hoffmann qui sort d’une édition 2015 douloureuse.

Beaucoup de promotions également en Nouvelle-Zélande, dont le vivier arbitral semble ne pas connaître de fond après des années de vaches plus que maigres. Le système de reconversion d’anciens joueurs tourne à plein régime après le relatif succès imputé à Glen Jackson, c’est ainsi que Jamie Nutbrown, Brendon Pickerill et Paul Williams intègreront le panel SANZAAR (il s’agit de la SANZAR + un nouvel A pour l’Argentine) dès ce début d’année 2016. Leur peu d’expérience ne manquera cependant pas de soulever quelques questions, surtout pour une compétition aussi relevée ; difficile de croire que ces promotions sont dues à un facteur qualitatif plutôt que quantitatif.

Seulement deux sorties de panel (outre celle de Steve Walsh courant 2015) sont à noter : le sud-africain Jason Jaftha, arbitre prometteur malheureusement miné par des blessures, et le faux australien Matt O’Brien, spécialiste à VII, suite à des performances faibles à XV… et à VII où son arbitrage d’une récente finale de tournoi a été vivement critiqué par l’Afrique du Sud (qui semble se faire une spécialité destructrice d’arbitres). Ce pharmacien de métier se serait trompé dans ses ordonnances… de pénalités. On comprendra qu’il s’agit de deux cas isolés dans un panel qui s’élargit très nettement.

Cet élargissement s’explique bien sûr par l’augmentation du nombre d’équipes, leur éloignement géographique qui impliquera des distances parcourues très longues, pour les joueurs comme pour les arbitres (il sera d’ailleurs intéressant de voir à quel point la neutralité territoriale des arbitres se verra appliquée), mais également par la présence d’un certain nombre d’arbitres également très concernés par le VII. En effet, dans l’optique des Jeux, les Nick Briant (NZL), Rashivenge, van der Westhuizen mais également Craig Joubert (RSA) se verront régulièrement ponctionnés par les instances du Sevens pour y officier. Les nouveaux arbitres pourront donc pallier au manque ainsi occasionné.

En somme, les vannes sont ouvertes. Les promotions au compte-gouttes, contraintes et forcées, des saisons précédentes, appartiennent à un temps révolu. Nul doute que la SANZAAR sait ce qu’elle fait, cependant, vu de l’extérieur, les promotions au niveau pré-international d’arbitres n’ayant que peu officié au niveau national suscitent quelques doutes, surtout pour une compétition aussi relevée que le Super Rugby où l’arbitrage est rarement épargné, et dans une telle période creuse en matière de génération émergente dans l’hémisphère Sud.

5 Commentaires

  1. Très bonne nouvelle! Une question: pensez-vous que le profil « ancien joueur de haut niveau fraîchement retraité » puisse être un atout majeur dans les années à venir pour avoir un arbitrage plus moderne? Personnellement je le crois mais votre avis? Merci 🙂

    1. Effectivement c’est une très bonne chose que d’anciens joueurs de haut niveau viennent à l’arbitrage, ça apportera une expérience différente des terrains. Il ne faut juste pas à notre avis considérer qu’un ancien grand joueur deviendra forcément un grand arbitre, il faut que la mayonnaise prenne avec les nouvelles fonctions ; et cette mayonnaise n’a finalement que peu de temps pour prendre. Une carrière d’arbitre réalisée après une carrière de joueur dure forcément moins longtemps.

  2. excellente chose que le robinet s’ouvre…donner la chance a des nouveaux…meme si on sait que tous ne perceront pas au moins ils auront leur chance.
    Tres interressant de voir aussi que l’on remarque que les arbitres sevens ne reussissent pas a XV, et perso j’emet de forts doutes sur le choix de Mr Rashivenge de se concentrer sur le sevens….a mon avis on lui a demande de le faire pour ne pas se bruler en sevens car a XV c’est plus dur :-). L’arbitrage du sevens est fondamentalement different, sans aucune gestion de match, et ou la prise de decision est ‘facilite’ par le fait que l’equipe qui a le ballon est largement et outragesement favorisee afin de favoriser la continuite du jeu.

  3. « Nic Berry […] (à ne pas confondre avec Stuart Berry) »

    Ni avec Richard, d’ailleurs !

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