Le match d’hier entre le Racing-Métro et le Stade Français a révélé quelques zones d’ombres sur les interdictions qui s’imposent aux joueurs participant à la mêlée. Revenons donc sur deux cas de jeu arbitrés différemment par M. Cardona, l’arbitre de la rencontre.
1ère situation.
Avant toute chose, il faut analyser le rapport de force de la mêlée ; c’est-à-dire être capable de repérer si une équipe est mise en difficulté ou à l’inverse prend le dessus sur son adversaire (dans le respect de la règle bien évidemment). En effet, une équipe qui peine à gagner ses propres introductions est davantage susceptible de commettre une faute qu’une équipe ultra dominatrice — je ne vous apprends rien.
Dans le cas ci-dessus, l’équipe qui introduit a du mal à « digérer » le ballon, ce dernier étant immobilisé au sein de la mêlée ; le troisième-ligne centre (n°8) de cette même équipe va donc aller le chercher à la main. Le problème, c’est que ce joueur va chercher le chercher très loin devant. Dans l’esprit du jeu, la conquête du ballon en mêlée doit s’effectuer à la poussée ou au talonnage.
MÊLÉE ORDONNÉE : INTERDICTIONS GÉNÉRALES
20.9 (b). Tous les joueurs : manipulation du ballon dans la mêlée. Un joueur ne doit pas manipuler le ballon dans la mêlée […].
L’arbitre a donc logiquement considéré ce geste comme un banal talonnage à la main (en l’espèce, il a mis fin à l’avantage et est revenu à une première faute d’un pilier ciel et blanc). Soulignons qu’il a pris le temps d’expliquer sa décision : « Je ne laisse pas d’avantage parce que vous prenez le ballon dans les pieds des deuxième-lignes. Vous ne pouvez pas, vous devez attendre que le ballon arrive dans vos pieds. »
2e situation.
L’angle de caméra ne nous permet pas une analyse optimale de cette action, mais nous allons essayer d’aller au-delà et d’expliquer les règles de talonnage du ballon et d’intervention du troisième-ligne centre. Comme ce n’est pas l’objet de cet article, nous fermerons les yeux sur la rectitude de l’introduction et sur les axes de poussée qui sont relativement douteux (le gaucher ciel et blanc semble en travers).
Tout d’abord il apparaît que le ballon reste longtemps dans le tunnel sans être talonné. Posons-nous alors la question suivante : Quels sont les joueurs autorisés à talonner le ballon ?
20.9 (f). Deuxièmes lignes et troisièmes lignes ailes : hors du tunnel. Un joueur qui n’est pas un joueur de première ligne ne doit pas jouer le ballon si le ballon se trouve dans le tunnel. (Sanction : CPF.)
Ici, la règle est respectée puisque c’est le talonneur ciel et blanc (n°16) qui talonne le ballon et l’envoie derrière. Rappelons qu’une fois l’introduction effectuée, n’importe quel joueur de première ligne est en droit de jouer le ballon avec le pied (à condition qu’il ne le botte pas hors du tunnel).
Le ballon arrive par la suite près des pieds du troisième-ligne aile. (À ce stade, la mêlée est certes disloquée mais nous n’en tiendrons pas compte.) Le ballon émerge alors de la mêlée, ce qui met fin à celle-ci (règle 20.10.a). Dans cette situation, le n°8 peut donc se délier et ramasser le ballon à la main ; c’est pourquoi l’arbitre a laissé le jeu se poursuivre.
Pourriez vous re expliquer le talonnage à la main en situation de maul ?
Dans un maul, le ballon est porté par un joueur, donc il ne peut pas y avoir de talonnage à la main !
Salut, je suis tout à fait d’accord sur les décisions de Mr Cardona, en plus concernant le 2 ème cas si le Racing n’arrive pas à gagner le ballon, je pense qu’il doit gagner un CPP parce que:
la poussée des bleus est illégale:le rapport de force est égal entre les deux paquets (mêlée stationnaire) alors que les bleus poussent leurs adversaires vers le haut pour sortir de la mêlée.